samedi 5 août 2023

Mes cinq albums préférés de David Bowie

 

 Numéro 1 ex aequo Hunky Dory (1971) 

Précédant de quelques mois la « Ziggymania » et passant relativement inaperçu à sa sortie avant d'être redécouvert par la suite, Hunky Dory est indubitablement l'un les chefs d'œuvres de David Bowie. Ce dernier rend ici hommage à plusieurs de ses idoles: Bob Dylan sur Song for Bob Dylan, Andy Warhol sur le titre du même nom ou encore Lou Reed et le Velvet Underground sur Queen Bitch où tous les fondamentaux du glam de Ziggy sont déjà là. Mais c'est surtout grâce à cet album que l'on se rend compte de l'énorme talent de ce jeune songwriter avec des titres d'une maturité exemplaire tels que Bewlay Brothers où il aborde la schizophrénie de son frère et les resplendissant de beauté Life on Mars? - dont la mélodie est librement et volontaire inspiré de My Way avec des paroles plus « extra-terrestre » où il est question de recherche d'indentité - ou encore Changes où Bowie affirme représenté un vent de changement (« Ooh, look out, you rock 'n' rollers / Pretty soon now you're gonna get older »). Enfin, tout jeune papa, Bowie en profitera également pour faire un clin d'oeil au petit 'Zowie' Duncan Jones sur KooksHunky Dory est l'un des disques les plus personnels du chanteur. 

Key tracks : Changes - Life on Mars? - Quicksand - Queen Bitch - Fill Your Heart

Numéro 1 ex aequo Aladdin Sane (1973)

Cet album est la suite des aventures de Ziggy Stardust et devait même à l'origine s'intituler « Ziggy goes to America » (Ziggy va en Amérique). David Bowie a finalement choisi le titre de la chanson Aladdin Sane pour le titre de l'album (avec le jeu de mot « A lad insane », « un type fou » en français). L'album se démarque par un son plus rock et plus américain que le précédent. Le ton est plus « dramatique » que jamais comme en témoigne le poignant et somptueux Time où il est question d'apocalypse et de fin du monde sur un ton très drama de cabaret. Ce thème est aussi présent sur Drive-In Saturday où des survivants d'une apocalypse nucléaire ont oublié toute notion de sexe et regarde d'ancien films pour réapprendre à se reproduire. Chaque titre nous fait voyager dans des ambiances très particulières comme le superbe Lady Grinning Soul, entre mélancolie et nostalgie. Cracked Actor et son aspect proto-punkAladdin Sane et sa folie furieuse à peine contrôlée (et son solo de piano par Mike Garson totalement unique dans l'histoire de la musique contemporaine) ainsi que, bien entendu, le classique The Jean Genie, un calembour glam-rock sur le nom de Jean Genet, abordant l'homosexualité. L'album comporte aussi une reprise glam de Let's Spend the Night Together des Stones où Bowie se réapproprit complètement le titre. David Bowie devient alors une icône.

 Key tracks : Aladdin Sane - Drive in Saturday - Time - The Jean Genie - Lady Grinning Soul

 Numéro 3 : Low (1977)

Premier volet de la très osé « Trilogie berlinoise » de David Bowie avec le producteur Brian Eno, Low a été enregistré en France au Château d'Hérouville, là ou T.Rex, Elton John ou encore Pink Floyd enregistreront quelques uns de leurs classiques. Seul le mixage a été réalisé au studio Hansa à Berlin, légendaire studio dans lequel il pouvait régner une ambiance très spéciale puisqu'on pouvait y observer le mur et les gardes gardant l'accès à l'Est lorsque l'on y travaillait. Très inspiré par le style « Krautrock » défendu par des formations allemandes telles que Kraftwerk, Low (qui a bien failli s'intituler New Music : Night and Day) sera une prise de risque considérable pour David Bowie qui se lance dans des expériences beaucoup plus électroniques. C'est à Brian Eno que l'ont doit les nombreux synthétiseurs de l'album et le côté très avant-gardiste, tandis que Tony Visconti trouve l'idée des boites à rythmes révolutionnaires. La face A est marqué par un mélange de guitares, grosses percussions et synthés qui inspirera en partie le mouvement New Wave. Tandis que toute la face B de l'album est entièrement instrumental et il y règne l'ambiance du Berlin des années 70 aux travers de chœurs et de nappes de synthés assez troublants.

Key tracks : Breaking Glass - Sound and Vision - Be My Wife - Always Crashing in the Same Car - A New Career In a New Town - Warszawa - Art Decade

Numéro 4 : The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (1972)

Chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvre mais pas nécessaires Le chef-d'œuvre absolu, celui qu'on appelle couramment et plus simplement l'album Ziggy Stardust va marquer tout une génération et déclencher une véritable Bowiemania (ou « Ziggymania ») en Angleterre. L'album s'impose, dès sa sortie, comme l'un des albums piliers du « glam-rock », courant musical et artistique qui avait été lancé un peu plus tôt par l'ami de David Bowie, Marc Bolan et son groupe T.Rex. Mais c'est David Bowie qui va, avec cet album, immortalisé le glam-rock ! Premier album-concept de l'artiste anglais, l'oeuvre est une fiction sur le personnage androgyne et bisexuel Ziggy Stardust, rock star envoyé sur Terre avant l'apocalypse imminente. De l'annonce de cette catastrophe dans Five Years, jusqu'à la mort du personnage dans Rock'n'Roll Suicide, Bowie décrit le parcours et l'ascension de celui-ci en brassant différents styles tels le garage-rock (Suffragette City), le punk-rock (Hang on to Yourself) le heavy-metal (Moonage Daydream), la pop et le jazz (Soul Love) et la soul (Lady Stardust). S'ensuivra une folle tournée, longue et épuisante, où Bowie finira par tuer son personnage avant que celui-ci ne lui fasse trop d'ombre.

 Key tracks : Five Years - Moonage Daydream - Starman - Lady Stardust - Hang on to Yourself - Ziggy Stardust

Numéro 5 : Scary Monsters (and Super Creeps) (1980)

Après la trilogie berlinoise, David Bowie commence les années 1980 avec ce qui est considéré par certains comme son dernier grand disque, Scary Monsters (and Super Creeps). Cet album marque un premier pas vers un style plus commercial, en témoigne le single Ashes to Ashes où dans les paroles, Bowie tire un très sur son passé, puisqu'il y parle de Major Tom (le même que dans Space Oddity), un junky qui se drogue et il nous dit à propos de lui : « My mother said to get things done, You'd better not mess with Major Tom » (« Ma mère m'a donné des conseils, il ne faut pas trainer avec Major Tom » ). On retrouve sur l'album le guitariste Robert Fripp du groupe King Crimson (présent sur l'album "Heroes") qui excelle d'une manière parfaite et splendide sur It's No Game (titre en deux parties, qui ouvre et ferme l'album), le terrifiant Scary Monsters and Super Creeps qui parle d'une femme tombant dans la folie, l'excellent Fashion entre punk et funk, Teenage Wildlife ou encore sur la très bonne reprise de Kingdom Come de Tom Verlaine. Pete Townshend, guitariste des Who marque son emprunte sur Because You're Young. A noter enfin que le clip de Ashes to Ashes où Bowie est maquillé et habillé en Pierrot vaut le coup d'œil, d'autant que c'était à l'époque le clip le plus couteux. 

Key tracks : Ashes to Ashes - Fashion - Scary Monsters - Because You're Young - Scream Like a Baby - It's No Game

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